mercredi, juin 16, 2004

En lisant Marcel Gauchet 1

Marcel Gauchet est le penseur de gauche à la mode chez les Socialistes.
"Qu'est-ce qui fait qu'il y a humanité et société possibles, voilà la question qui m'occupe."

Marcel Gauchet est un ancien gauchiste soixante-huitard anti PC.


"On se sentait dans un moment créateur où, entre psychanalyse, sémiotique, théorie du langage, histoire, ethnologie et sociologie théoricienne, la possibilité d'une connexion semblait sur le point de produire un savoir d'une nouveauté extraordinaire. (..)Autour de 68, cette invention multiforme paraissait en train de se coaguler pour donner une théorie scientifique de l'homme et de la société. J'y croyais dur comme fer (..)"
L'idée centrale est d'affirmer que le langage parle, et non les individue.Ca parle. C'est la théorie de la boite noir, ou les individues ne sont que ce que la société leur permet d'être.

"Il y a eut une étonnante explosion d'études, pendant deux, trois ans, qui à produit un terrible sentiment d'échec." Et Marcel Gauchet abandonne son projet de science unifié de l'homme et de la société.

Paralléllement, Marcel Gauchet abandonne le Marxisme et les mouvement gauchistes."ce n'est pas en réalisant l'appropriation collective des moyens de production qu'on fait le plus petit pas vers la supression de l'Etat. Nous sommes bien placé pour savoir que c'est même exactement le contraire qui s'opère, et si une chose est étonnante à nos yeux, c'est précisément qu'on est pu croire l'inverse."
Néanmoins, il garde de cette période certains reflexes intellectuel :
"Le sujet classique est en partie une illusion, ce n'est pas douteux, mais pas au point où il faille lui intimer l'ordre de se taire parce que ca parlerait à sa place".

Depuis, il travail sur l'histoire, la religion, et voudrait écrire une "histoire de l'individue".

"Il est vraisemblable, même, que les tendances inquiétantes que nous voyons à l'oeuvre vont aller en s'emplifiant au cours de la période qui vient. (..) Les tendances qui convergent vers la perte de la capacité de se gouverner de nos sociétés."



La grande question de Marcel Gauchet est l'apparition de l'Etat, qui semble avoir un rapport avec l'origine du monothéisme, "deux discontinuité intellectuelles majeurs de l'histoire humaine." Comme Gauchet le fait remarquer, on n'a jamais observé nul part le processus de construction d'un Etat. "L'émergence des états reléve d'une mutation catastrophique, pas d'une progression graduelle."
La thése se Gauchet est que l'apparition de l'Etat est dû à une révolution religieuse.
Avant l'Etat, les hommes n'ont pas de Dieux. "Le surnaturel par excellence, c'est l'ancestral, l'originel, ce temps non pas lointain, mais autre où ce qui nous entoure et ce que nous sommes s'est fixé (..)"
Le principe fondamentale de la vie est donc de perpétuer les conséquences de ce temps mythique, qui est la référence pour tout. Puisqu'ils sont la chaine qui relie le présent au temps mythique de mise en ordre du monde, les ancétres sont aussi célébrés. On comprend donc qu'une telle société n'a pas d'histoire, pas d'idée de progrés, que sont but est la conservation de ce qui fut donné par ce "bigbang". C'est l'éternel retour. La conséquence aussi, est que personne n'est plus proche qu'un autre de ce temps mythique de référence, car tout le monde à des ancétres, et que donc, en tout les cas d'un point de vu religieux, les hommes sont égaux.
Marcel Gauchet soutient qu'à un moment, l'égalité s'est rompu, et que la séparation entre le profane et le surnaturel "s'est mise à passer entre les hommes." Concrétement une élite se spécialise dans la médiation avec le surnaturel. Cette élite du sacré devient par la même sacré. Dés lors, elle est fondé à commander les autres hommes ignorés des puissance surnaturelles. C'est la création de l'Etat. Et certainement, il y a dans l'idée d'Etat une certaine sacralité encore aujourd'hui.
Comme l'élite religieuse se pense associée aux Lois surnaturelle, elle considére qu'il est normal que son pouvoir s'exerce sur tout les hommes. Le but de l'Etat sera donc l'Empire Universel.

"Au sens strict, il y a sacré à partir du moment où l'autre monde est quelque part matérialisé en ce monde, où l'invisible se présente concentré dans du visible." C'est donc l'apparition des temples, des idoles et des Dieux. Des Dieux qui venuent du temps mythique agissent et maintienent le monde. Au fond, c'est logique. Si des être surnaturels on vécu dans un temps mythique pour instaurer toute chose, on peut penser qu'ils ont survécu, comme l'homme l'a fait à travers ses ancétres. Il y aura donc deux normes : l'Origine et les Dieux. L'origine institue toutes choses, dont des être surnaturels garant de la continuité de ces choses. Une mise en ordre du monde à lieu -ou est reprise- via une spécialisation classificatoire. C'est la naissance du polythéisme.
Un polythéisme archaique qui va évoluer vers 3 directions simultanément. La premiére est dû à l'émergence des Empires qui, parce qu'ils ont un principe de pouvoir unique, provoque également une demande d'unification du foisonnement de la gallerie des Dieux. La seconde transformation est l'apparition d'une volonté propres chez les Dieux, qu'ils visent un dessein, au lieu de seulement perpétuer l'Origine. Enfin, en raison de ces deux transformations, concentration et volonté, une troisiéme apparait. C'est un éloignement des Dieux par rapport aux hommes et du monde. Les Dieux quittent le monde. C'est l'apparition de la transcendance.

Tout ces changements s'observent dans les Empires historiques, et sont réalisé environ 1000 ans avant JC. Israel, "un peuple dominé dont le probléme est de dominer spirituellement ceux qui le dominent politiquement", va radicaliser ces idées, et donner naissance au monothéisme.
De plus s'il n'y a qu'un Dieu, il n'y a plus qu'une seule volonté divine. Chercher à la comprendre et la respecter devient central. Critiquer ceux qui ne les respectent pas assez devient possible. Le monothéisme à donc une forte tendance à devenir ethique. Le Judaisme sera donc ethique. Pourtant un probléme subsiste. S'il n'y a qu'un Dieu, un Dieu unique, pourquoi n'est-ce que le Dieu d'Israel ?

Jésus va résoudre cette contradiction via l'incarnation. Celle-ci change la nature de Dieu. Car si Dieu s'incarne, s'il envoi son fils vers les hommes, c'est bien parce qu'il est infiniment éloigné d'eux. Et parce qu'il est infiniment éloigné, comme "Il vient pour signifier par sa mort ignominieuse qu'il n'y a pas de salut en ce monde" il peut parler à tous les hommes et son message est universel.



A suivre un autre jour, la singularité du catholicisme et la sortie de la religion.